ALT.NET en France : Mono à Paris pour la 7ème rencontre
Mardi dernier a eu lieu la réunion ALT.NET parisienne du mois de novembre. Généralement, on s’arrange pour que cela tombe le premier mercredi de chaque mois mais cette fois ci nous avons préféré supporter une exception pour bénéficier de la présence de Jean-Baptiste Evain, de passage à Paris. Ce dernier travaille à plein temps pour Novell, en tant que contributeur sur le projet Mono. Oui, vous avez le droit d’être jaloux, en comptant le QA ils doivent être une trentaine. Dans le monde.
Pour la première fois – c’est à noter également – la réunion à été sponsorisée. Cela nous a permis de rassembler la vingtaine de participants dans une jolie salle de meeting gracieusement mise à disposition par Valtech, pour discuter de Mono en mangeant des pizzas. En fait, cette foule a commencé à se rassembler vers 19h dans un bar, avant de migrer chez Valtech à 20h pour la « présentation interactive » de Mono par Jb. Comprendre : 4 slides, lolcatz inclu. Nous avons appris pas mal de choses sur Mono. En vrac, comme toujours : vision et motivations des contributeurs du projet, vision et motivation de Novell, origines de Mono, Novell & Microsoft, les utilisateurs de Mono, Moonlight, Mono.Cecil, Mono Linker, Compiler as a Service, le JIT de Mono et SIMD, l’ouverture de Microsoft, MonoDevelop, le debugger Mono, ASP.NET MVC et Mono, le futur de Mono, Mono et les Picaros, etc.
Nous avons épuisé notre stock de questions Mono vers 22h je pense, et sommes restés sur place un moment pour discuter de diverses choses. Pour ma part, ce fût principalement C# et les nouveautés du langage annoncées à la PDC. Malheureusement, je n’ai pas eu l’occasion de parler à tout le monde, et j’imagine que les sujets furent plus variés que ça. J’ai entendu « F# », « MVC », « j’ai soif », etc.
Finalement, la soirée s’est terminée au Comptoir de l’Arc, où elle avait commencée, mais une fois de plus nous n’avons pu discuter qu’en petits groupes. Dans ceux auxquels je me suis intégré, il était question d’AOP, de Cecil, de PostSharp, de DynamicProxy, de SRE, de CIL, de l’API de profiling native ou de TypeMock. Nous avons également abordé le sujet des grosses solutions Microsoft, de leur pertinence et de leur avenir probable : TFS, Rosario, BizTalk, Entity Framework, Astoria, Azure, etc. Il était intéressant de constater que nous avions tous à peu près pris le temps de visionner les mêmes vidéos de la PDC :
- The future of C#
- Parallel programming
- Mono et .NET
- Advances in the .NET Type System
- CLR Futures
- Etc.
En résumé, l’organisation était différente : nous avions une salle dédiée, nous étions plus nombreux et il y avait un thème. J’ai trouvé ça assez sympa, même s’il va falloir que je m’habitue à la frustration de ne pas pouvoir échanger avec tout le monde.
Et ici vous vous dites, c’est cool, mais des comptes-rendu de ce genre, ça sert à rien. Et moi de répondre : c’est pas faux, mais c’est pas terminé non plus.
Il m’a semblé qu’un point important avait été soulevé durant la discussion au sujet de Mono.
Lorsqu’on comprend un peu mieux ce qu’est le projet, qu’on commence à en apercevoir les contours, certaines interrogations plus précises peuvent survenir. On peut, par exemple, chercher à comprendre ce qui a pu pousser quelques pionniers de l’open source et du monde libre à lancer cette initiative pour le moins ambitieuse. On veut savoir s’il s’agit d’un simple délire de geek, ou d’autre chose. Apparemment, et au risque de vous surprendre, il s’agirait bien d’autre chose. Si vous me permettez de résumer très grossièrement la raison qui semble être la principale motivation des contributeurs du projet Mono : la plateforme .NET a des qualités, il serait bien de pouvoir en profiter sous Linux.
Cependant, même si on trouve le postulat de base légitime, on est en droit de s’interroger sur la faisabilité, le devenir de Mono, la pertinence de l’effort, etc. Et c’est où je veux en venir. La question qui revient souvent (elle est revenue mardi soir) est la suivante :
Ouais, mais vous ne pensez pas, quand même, que c’est un peu dommage d’être à la traine derrière Microsoft ? De travailler comme des bourrins pour coller avec un train de retard à une partie des fonctionnalités de l’implémentation officielle ? Et par dessus tout, vous ne trouvez pas déprimant de ne pas pouvoir innover ou décider de la direction à suivre ?
Bon, OK, il y a plusieurs questions et je me les ai suis posées. M. Evain a assez bien répondu selon moi. En tout cas, suffisamment pour que j’aie l’impression aujourd’hui de percevoir le projet différemment. D’où ma volonté d’insister dans ce billet : L’innovation, ce n’est pas simplement écrire les spécifications de C# 5.0. Décider, ça ne passe pas forcément par la définition de C# 5.0, ou l’architecture de WCF.
Il y a beaucoup d’autres moyens d’innover et de décider. D’une part, le fait de proposer une implémentation de .NET sur un environnement complètement différent, où les contraintes sont autres, ça offre un bon lot d’occasions et de challenges. Par exemple : développer le premier compilateur C# en code managé ou écrire un JIT dont les optimisations rendent envisageable l’utilisation de .NET dans des domaines qui semblaient auparavant inaccessibles. N’importe quel geek peut trouver ça suffisant pour étouffer l’éventuelle frustration dont nous parlions plus tôt. D’autre part, au delà de la course à l’implémentation, le projet Mono permet à de nombreux outils et librairies n’existant pas sous Windows, par exemple, de voir le jour, et d’être utilisés par la communauté toute entière. Au hasard : Cecil. C’est également un vecteur d’innovation.
Accessoirement, je suis curieux de savoir ce que vous avez pensé de la réunion. J’ai vu que certains prenaient des notes donc je garde un oeil sur google reader, mais comme d’hab, au cas où vous en doutiez, sachez que vos commentaires ici sont appréciés.
RRrrrraaaa pas fini mon CR – il faut penser à dormir sinon ;-) à part ça, bien ton résumé.
En ce qui concerne la question d’être suiveur pour Mono (et fort heureusement qu’il n’y ait pas de scission dans l’implémentation de .NET), la motivation ils la trouvent sans doute ailleurs : reconnaissance, passion, défi de faire mieux que MS (aussi rapide), et … offrir le multi-plateformes, rien pour ce dernier point, l’équipe peut en être remerciée. En tout cas, merci de nous offrir l’occasion d’avoir un langage de haut niveau comme C#, car développer en C ou en C++ de nos jours (Kde & co), cela relève du masochisme.
Merci pour le récit de la 2ème partie de soirée au Comptoir de l’Arc-
Mon résumé dès que possible – encore faut-il que je décrypte certains mots.
Je vais commencer à être jaloux si le mouvement parisien continue sur cette lancée.
Il va falloir penser à créer la « riposte » bordelaise :)
« j’ai soif » ? lol ça devait être moi :)
Et oui, je suis d’accord avec toi, il y a de quoi être jaloux de ces génies ;)
Moi qui suit un utilisateur de Linux, je ne trouve pas qu’il y ai pour l’instant beaucoup d’application Mono… mais ça peut changer. Une simple recherche dans Synaptic montre que quasiment tout l’écosystème Linux possède un Binding en mono. On peut donc rapidement développer un IM, un lecteur de music ou de vidéo, etc.
En tout cas, c’était super cool !
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